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EL pueblo de Santiago

  • samuelgagn
  • 2 août 2014
  • 5 min de lecture

Je me trouve présentement dans le minuscule village de Santiago, à la pointe sud de la péninsule de la Baja California. Pour la plupart de charmants fermiers mexicains, ces simples habitants vivent au milieu de cette (maintenant) verdoyante nature, où les cactus, palmiers et arbres feuillus se partagent le paysage. Grâce à l’apport en eau des hautes montagnes de la Sierra Laguna, il n’y a que les plantes à épines et l’intensité du soleil qui nous rappellent le désert qui nous entoure.

La magie des mangues

Ici, c’est le temps des mangues. Elles sont omniprésentes, tombent de partout, débordent des trottoirs. Impossible de se promener dans les parages sans risquer d’écraser l’un de ces fruits délicieux, juteux et sucrés à souhait. Il suffit de se pencher pour en manger. D’ailleurs, oubliez les mangues atulfo et tommy, ici il y a une multitude de types de mangues (entre 8 et 15 selon mes sources), de grosseur, forme, couleur et goût différent. Pas besoin d’engrais non plus, l’apport en eau des montagnes ainsi que le soleil qui quitte rarement le ciel, font un excellent travail et créer ce miracle.

La mangue est mon fruit préféré. Vous devez donc probablement vous douter que, ne pouvant résister, j’ai fait une overdose de mangues en moins de 2 jours. À la troisième journée, j’en étais dégoûter (tout en retrouvant tranquillement le plaisir de les dévorer). Elles sont si sucrés qu’il faut les consommer avec modération. Comme il est drôle de penser à toutes ces fois où je me suis réveillé en sursaut, surpris par le bruit d’une mangue tombée sur ma tente. Ou encore,de me lever le lendemain matin et deconstater tous ces fruits ovales jonchant le sol. Ce sont les petits plaisirs de la vie.

Enfin, notez que les mangues ne sont pas les seuls fruits dans les parrages. Oranges, limes, pamplemousses, avocats, ciruelas (des prûnes sauvages je crois), dattes, Tamarinos (des genres de fêves sucrées, idéales pour les bonbons) fruits de la passion, noix de coco, papayes et, les plus surprenants d’entre tous, les cactus.

Les cactus

Je fus amusé, en venant au Mexique, en constatant qu’ici, on mange du cactus. En effet, cette plante étrange d’apparence repoussante avec toutes ses épines s’avère être un aliment succulent. Que ce soit les nopales, pitayas, pitahayas, tunas et les autres dont je ne me souviens plus du nom. Le cactus du nopale est formé de plusieurs morceaux verts, ovales et plats et peut se manger cru, en salade par exemple. Il a une texture gluante et un goût amer. La première fois que j’en ai mangé, c’était seul, dans une oasis au milieu du désert. J’en avais trouvé près de mon campement et je m’étais dit que sauté dans la poèle avec du sucre (le seul assaisonnement que j’avais) cela devrait être bon (tout en l’ayant préalablement passer sous les flammes afin de brûler les fines épines le couvrant). Un désastre. Il a fallut que j’attendre de gouter à un vrai mets mexicain avec du nopales pour me réconcilier avec ce dernier. Les autres cactus énumérés ci-haut sont des fruits (dont le tuna vient du nopale). Ils sont rouges, verts, jaunes et étonnanment sucrés. Leur goût est unique, je ne trouve pas de comparaison. Je dirais que la sensation en bouche se rapproche étrangement de la crème glacée. Une fois, j’en ai mangé un sans enlever les épines qui recouvrent sa peau. Celles-ci sont très fines, comme des poils, et une fois insérées dans le palais, impossible de les déloger. Je me suis retrouvé avec la déplaisante sensation d’avoir la langue paralisée. À ne pas faire.

La maison de terre

Ce que je fais depuis 3 semaines dans cet endroit reculé? J’aide essentiellement une famille à se construire une maison de terre. Vanessa et Edgardo, sont dans la quarantaine, ont deux enfants de 3 et 1 an (Vania et Dario) et habitent au coeur du village de Santiago. Originaire de la ville de Mexico, ils ont fui la vivacité urbaine pour se refugier au fin fond de la campagne, où simplicité et tranquillité dominent le quotidien. Donc, tous les matins, mio et Edgardo ont se lèvent vers 6h pour se rendre dans le Chorro, qui se trouve 15 minutes en voitures plus haut dans les montagnes. Là, se trouve une maison en construction, une maison dîte de cob. Le cob est tout simplement un mélange d’argile, de sable et de paille. En partant d’une foundation de roches, nous montons tranquillement les murs avec comme seuls outils une pèle, des sceaux, une brouette, des bâches, une planche de plywood, une machette, nos pieds et nos mains. Alliant le mélange avec de l’eau, il ne reste alors qu’à superposer celui-ci à l’endroit désigné et à pratiquemment “modeler” les quatres murs de la batisse. Bien qu’il y est plusieurs élements techniques à prendre en compte, il est fascinant de constater la simplicité des matériaux nécessaires ainsi que la facilité du processus. Tout ce qu’il faut vraiment c’est du dévouement et de la patience. Cette technique existe depuis des millénaires, en Amérique, en Europe et en Afrique. Alors, en supposant que cette maison tienne vraiment debout et que toutes les qualités attribuées au cob soient véridiques (ce dont je suis toujours sceptique), cela fait une demeure ben écologique (fait de produits de la terre non-transformés, accessibles et en quantité inépuisable), ben économique (très peu de coûts de construction), ben charmante (personnellement, je trouve la couleur de la terre magnifique) et po mal unique (vous modelez votre propre maison comme il vous chante). Voilà de quoi me faire rêver. C’est donc avec un grand intérêt que je brave tous les jours les rayons du soleil et que j’accomplie ce rude labeur qui en retournerait plus d’un (c’t’une blague). Ce qui est plaisant surtout, c’est de se sentir si près de la terre. Travailler au milieu du bois, à marcher dans la boue (nous mélangeons les matériaux ainsi) tout en étant pratiquemment tout nu à un quelque chose de primitif. Nous parlons également très peu en travaillant, étant chacun à nos tâches et profitant du chant des oiseaux.

En parlant d’oiseau, vous rappelez-vous du roadrunner, l’oiseau qui courre super vite et se fait constamment poursuivre par un cotoye? Ce sont des lonytoons je crois, quelque chose du genre. Hé bien, cet oiseau parcourt les environs, en vagabondant et sautillant à une vitesse incroyable. J’en reviens pas à chaque fois. J’ai beau essayer de l’observer, il est si vif et discret que déjà l’apercevoir est un exploit en soit. Une fois, l’un d’entre eux à bondit par-dessus le mur de la maison en construction et la traverser dans le temps de le dire, passant dans le dos de Edgardo. Ce dernier n’a rien vu et j’ai été le seul témoin.


 
 
 

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Samuel Gagné

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